Piotr Kowalski est né en 1927 à Varsovie, en Pologne. Il étudie les sciences et l’architecture au MIT à Cambridge USA, puis devient architecte et développe de nombreux projets de sculpture et d’habitation qui se veulent à la pointe de la technologie. Il travaille notamment de 1952 à 1957 à New York avec I.M. Pei et à Paris avec Marcel Breuer pour le Palais de l’UNESCO. Avec Jean Prouvé il étudie les structures préfabriquées pour les habitats du désert, dont un des principaux exemples est une cabine du Sahara présentée au Salon des Arts Ménagers en 1958.
Très vite il réfléchit à la possibilité d’intégrer l’art au tissu urbain comme le prouvent plusieurs réalisations en France, en Europe, aux Etats-Unis et au Japon. Notamment à la Défense la place des Degrés et le Grand Escalier à gauche de la Grande Arche, ainsi que la sculpture monumentale l’Axe de la Terre à Marne-la-Vallée.
En 1958 il fonde une société d’art autour de la machine qui produit la première construction sculpture-architecture de grande dimension. Il réalise un prototype préfabriqué d’un transformateur électrique EDF installé à Fresnes en 1960, qui reste en matière d’architecture un élément déterminant dans les nouvelles techniques. Constitué de plaques de polyester, les murs du bâtiment sont conçus comme une sculpture permettant de donner aux espaces des formes complexes. Cette conception reprend les déformations subies par une surface élastique tendue sur un cadre métallique. Le nouveau procédé permet donc à Piotr Kowalski d’imaginer l’habitat d’une autre façon que la préfabrication classique. Ce mode de production est montré pour la première fois en 1961 à la Galerie des Beaux Arts à Paris, et lors d’ « Antiprocès 3 » à la Galerie Brera à Milan.
Dans toute l’œuvre de Kowalski, l’action de la science sur la conception artistique est constante, son travail portant essentiellement sur le rapport entre les lois physiques et la matière, tout comme la poésie qui y est présente. A la différence des artistes des années 60 qui croient très fortement que la science annonce une nouvelle ère pour l’art (Art cinétique/Mec art), Kowalski n’emploie la technologie moderne que comme un moyen et non comme une finalité. Il faut se servir des choses objectives, extérieures (à l’art), pour être libre (..). Il n’y a pas de dichotomie entre la science et la vie pour moi, cela fait partie du même monde.
Kowalski associe, en effet, l’univers de l’expérimentation à l’acte de la création, précisément pour échapper à l’emprise de la sensibilité comme à celle d’une trop grande participation manuelle. Les nouveaux outils technologiques, notamment le laser dans le domaine de l’optique, élargissent le champ de la perception ouvrant sur d’autres dimensions spatiales.